Un article du Washington Post fait beaucoup parler ce week-end avec une surprenante nouvelle pour les propriétaires de matériel Apple. Intitulé « U.K. orders Apple to let it spy on users’ encrypted accounts », l’article indique que des responsables de la sécurité au Royaume-Uni ont demandé à Apple de créer une porte dérobée (back door) qui leur permettrait de récupérer tous les contenus que les utilisateurs d’Apple ont téléchargés sur le cloud, c’est-à-dire la sauvegarde de leurs messages, photos, documents de leurs iPhone et iPad.
L’ordonnance du gouvernement britannique, émise le mois dernier et dont le contenu n’a pas été divulgué, exige une capacité à visionner du matériel entièrement crypté et pas seulement une aide pour accéder à un compte spécifique dans un cas bien précis (lutte contre le terrorisme, par exemple).
L’application de cette demande engendrerait un bouleversement dans la confiance des clients envers la marque Apple, tout en se demandant si l’équivalent ne pourrait pas être imposé à Google, leader sur le marché mobile avec son système Android.
Plutôt que de rompre les promesses de sécurité qu’elle a faites à ses utilisateurs partout dans le monde avec la sauvegardé sécurisée sur iCloud, Apple pourrait cesser d’offrir un service de stockage crypté au Royaume-Uni pour se conformer à cette ordonnance. Toutefois, cette concession ne répondrait pas à la demande britannique d’accès au service par une porte dérobée dans d’autres pays, y compris les États-Unis.
Google serait une cible plus importante pour les autorités britanniques, car depuis 2018, les sauvegardes des téléphones Android sont cryptées par défaut. Ed Fernandez, porte-parole de Google, a refusé de dire si un gouvernement avait cherché une porte dérobée, mais a laissé entendre qu’aucune n’avait été mise en œuvre. « Google ne peut pas accéder aux données de sauvegarde chiffrées de bout en bout d’Android, même avec une ordonnance légale », a-t-il déclaré. Pour l’instant…
De son côté, Meta propose également des sauvegardes chiffrées pour WhatsApp. Un porte-parole a refusé de commenter les demandes du gouvernement britannique mais a fait référence à une déclaration de transparence sur son site web indiquant qu’aucune porte dérobée ou architecture affaiblie ne serait mise en œuvre.
