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Panne des ENT et du CNED : contredictions du Gouvernement

L’école à la maison est déjà assez difficile pour les parents qui doivent allier la garde des enfants au télétravail, sans oublier les tâches du quotidien. Alors quand l’accès aux espaces numériques éducatifs est perturbé, l’école à la maison peut devenir la guerre à la maison. Site inaccessible, coupures, fortes lenteurs, de multiples problèmes ont été signalés par professeurs, parents et élèves. De fâcheux incidents pour un confinement scolaire qui a forcément été anticipé, prévu, sachant qu’il ne s’agit pas de la première période de fermeture des écoles depuis le début de la crise du Covid-19 en mars 2020.

Mais au-delà des problèmes techniques, les affabulations du Gouvernement ont rajouté de l’énervement et de l’incompréhension. Jean-Michel Blanquer, tout de même Ministre de l’Education Nationale, qui a donné deux mauvaises explications à ces cafouillages.

La faute à OVH

Le Ministre a déclaré : « Un opérateur privé à Strasbourg victime d’un incendie il y a quelque temps, qui n’a pas pu faire face à l’afflux de connexions ce matin ».

On l’avait vu, début mars 2021, l’hébergeur OVHcloud a subi un incendie dans son datacenter de Strasbourg. Mais est-ce là la raison des problèmes sur les plateformes ENT et CNED ?

Laissons le PDG de OVH, Michel Paulin, répondre :

OVHcloud n’est pas responsable des dysfonctionnements de certains services d’éducation à distance. L’incendie de Strasbourg n’a aucun lien avec ces derniers.
Des regions ENT affectées et des applications indisponibles ne sont pas hébergées chez Ovhcloud !

Les hackers russes

Jean-Michel Blanquer a aussi évoqué une « très forte attaque informatique venue de l’étranger » sans aucune preuve quelconque. Les investigations ont depuis démenti l’action d’une menace externe, du type de la cyberattaque qu’avait subi le CNED en avril 2020 (attaque DDoS).

En août 2020, tout était « prêt »

Cela rappelle que le 26 août 2020, le Ministre de l’Education Nationale avait annoncé : « Notre système ‘ma classe à la maison’ qui propose des classes virtuelles est prêt » et quatre jours plus tard : « Nous nous tenons prêts » . Pas suffisamment, apparemment. La preuve, selon le ministère, seulement 500 000 élèves et professeurs ont pu utiliser Ma classe à la maison depuis le 5 avril alors que 12 millions d’élèves ont été incités à utiliser cette plateforme.

Le soutien français à la continuité pédagogique peine à satisfaire. Les instituteurs qui ont utilisé les outils de Google et de Microsoft ont pu faire cours sans problème. Pas ceux qui ont misé sur les outils mis à disposition par le Gouvernement français. La porte ouverte aux GAFAM, que l’on accable au quotidien mais qui peuvent répondre à une montée en puissance sans (trop) faillir.

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