C’est un fait, toutes les voitures n’ont pas la même autonomie, qu’elles soient thermiques ou électriques. Si l’on compare des véhicules de même catégorie et avec à peu près les mêmes caractéristiques, on retrouve des différences de consommation qui peuvent être très proches mais aussi plutôt éloignées, selon les cas.
Une Renault Clio et une Peugeot 208 avec un moteur essence de 120 ch n’auront pas exactement la même consommation affichée ni réelle, pourtant deux concurrentes très proches d’un point de vue gabarit et motorisation. En électrique aussi, les comparaisons ne tiennent pas et l’efficience des Tesla est régulièrement mise en avant par les essais comparatifs.
C’est ainsi que l’on se tourne vers Volvo avec son nouveau EX30, un SUV compact. De construction chinoise puisque la marque appartient désormais à Geely et que l’historique suédois de Volvo est un chapitre clos, le petit EX30 est basé sur la plateforme technique déjà inaugurée par le Smart #1 qui ne brille pas par des ventes élevées.
Les premiers Volvo EX30 ont été livrés à la presse française et à des YouTubeurs spécialisés dans la mobilité électrique. Tous les essayeurs n’obtiennent pas les mêmes résultats mais le constat est identique et édifiant : ce véhicule a une consommation anormalement élevée pour ses caractéristiques et c’est un vrai problème.
C’est en mars 2024, donc avec les conditions météorologiques que l’on connait, que les essais du nouveau Volvo / Geely ont été réalisés. Des conditions pas idéales mais pas catastrophiques non plus, avec des moyennes de température à 8 ou 10°C. Il faut en tenir compte pour annoncer l’autonomie réelle d’une voiture électrique.
Rappelons qu’une Tesla Model 3, la berline, affiche une consommation d’environ 18 kWh / 100 km en roulant à 130 km/h sur autoroute. Un Tesla Model Y, bien plus imposant qu’un EX30, demande environ 21 kWh pour 100 km à la même vitesse. Les relevés de plusieurs essayeurs du Volvo EX30 sont largement plus élevés avec des moyennes à 25,3 kWh pour L’Argus, 32 kWh pour Max BLD sur YouTube, etc.
Cet exemple est marquant : 32 kWh à 130 km/h stable sur environ 90 km. C’est gigantesque ! L’essayeur a dû baisser sa vitesse pour retrouver une consommation à peine plus raisonnable pour arriver à destination des points de charge puisque même son ordinateur de bord n’y croyait pas et était trop optimiste !
Parti avec une batterie chargée à 96%, il n’arrive à parcourir que 200 km avec un reste de 9% seulement dans la batterie. Le planificateur d’itinéraire s’est planté et corrigeait l’autonomie restante alors que le trajet était connu (sur autoroute, on ne roule pas à 90 km/h).
Citons aussi ses problèmes pour recharger sur des bornes Total et Engie. Ce n’est pas la faute à Volvo mais ça n’aide pas à apprécier son VE. Et retour à l’informatique embarquée puisque l’ordinateur de bord Android Automotive était trop optimiste sur les temps de charge annoncés. Pour fermer cette parenthèse sur la recharge, il choisit volontairement de s’arrêter à une stèle Tesla Supercharger parce que le prix est plus intéressant et surtout pour la fiabilité et la simplicité de recharge. On branche et c’est parti, la facturation est automatique et on a un contrôle sur l’application mobile Tesla.
On ne parle pas non plus de la qualité des matériaux à bord du Volvo EX30 ni de la planche de bord aussi épurée que les références américaines. Fini le soin et la qualité Volvo dans cet EX30 résolument décevant.
S’il faut revenir à une comparaison, et elle n’est normalement pas en faveur du gros SUV, un Tesla Model Y Propulsion est plus gros et plus lourd qu’une Volvo EX30 Single Motor Extended Range (4,75 / 4,23 m de long, 1920 / 1850 kg). Pourtant, mesures à l’appui, c’est le Volvo qui consomme presque 20% de plus de batterie que la référence des véhicules électriques.
